Si, comme ça, calmement, simplement, je cherche à formuler ce que j'aime en toi, je dirai que c'est ta liberté - c'est à dire ce point de ton cœur où tu devenais à toi-même imprévisible, c'est à dire encore ce qui, dans ton cœur, contrariait les désirs que l'on pouvait concevoir en toi, c'est à dire enfin ton amour et ton intelligence, car l'amour réel, l'intelligence charnelle et la liberté vécue ne font en nous qu'un seul cœur battant, volant. Tu m'as fait connaitre pourquoi le taire le grand délire de la jalousie.Rien ne ressemble plus à l'amour et rien ne lui est plus contraire, violemment contraire. Le jaloux croit témoigner, par ses larmes et ses cris, de la grandeur de son amour. Il ne fait qu'exprimer cette préférence archaïque que chacun a pour soi-même. Dans la jalousie il y a pas trois personnes, il n'y en a même pas deux, il n'y en a soudain plus qu'une en proie au bourdonnement de sa folie: je t'aime donc tu me dois tout. Je t'aime donc je suis dépendant de toi, donc tu es liée par cette dépendance, tu es dépendante de ma dépendance et tu dois me combler en tout, c'est que tu ne me combles en rien, et je t'en veux pour tout et pour rien, parce que je suis dépendant de toi et parce que je voudrais ne plus l'être, et parce que je voudrais que tu répondes à cette dépendance, etc. Le discours de la jalousie est intarissable; (Gallimard, L'Un et l'Autre, 1996, p.32)
La plus que vive
Si, comme ça, calmement, simplement, je cherche à formuler ce que j'aime en toi, je dirai que c'est ta liberté - c'est à dire ce point de ton cœur où tu devenais à toi-même imprévisible, c'est à dire encore ce qui, dans ton cœur, contrariait les désirs que l'on pouvait concevoir en toi, c'est à dire enfin ton amour et ton intelligence, car l'amour réel, l'intelligence charnelle et la liberté vécue ne font en nous qu'un seul cœur battant, volant. Tu m'as fait connaitre pourquoi le taire le grand délire de la jalousie.Rien ne ressemble plus à l'amour et rien ne lui est plus contraire, violemment contraire. Le jaloux croit témoigner, par ses larmes et ses cris, de la grandeur de son amour. Il ne fait qu'exprimer cette préférence archaïque que chacun a pour soi-même. Dans la jalousie il y a pas trois personnes, il n'y en a même pas deux, il n'y en a soudain plus qu'une en proie au bourdonnement de sa folie: je t'aime donc tu me dois tout. Je t'aime donc je suis dépendant de toi, donc tu es liée par cette dépendance, tu es dépendante de ma dépendance et tu dois me combler en tout, c'est que tu ne me combles en rien, et je t'en veux pour tout et pour rien, parce que je suis dépendant de toi et parce que je voudrais ne plus l'être, et parce que je voudrais que tu répondes à cette dépendance, etc. Le discours de la jalousie est intarissable; (Gallimard, L'Un et l'Autre, 1996, p.32)
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